Le centre pénitentiaire pour hommes de Rennes fait face a un défi majeur : les délais pour une consultation d'ophtalmologie peuvent parfois dépasser sept mois. Une étude récente vise à valider un protocole innovant de téléexpertise ophtalmologique en milieu pénitentiaire, utilisant un appareil semi- automatisé. Un cas d'usage qui pourrait concerner d'autres populations rencontrant des difficultés similaires d’accès aux soins, notamment dans les EHPADs ou dans les déserts médicaux.
Paul VILLAIN, Ophtalmologiste au CHU de Rennes définit les contours de cette récente étude dans l’article ci-dessous. II partagera son témoignage lors de la Journée Nationale de la Téléophtalmologie le 13 septembre prochain à Rennes, au cours d'une conférence dédiée à la e-santé dans le parcours de soins visuels territorial. Participez à cet événement !
Matériels et Méthodes
L'étude, menée pendant 2 mois, s'est déroulée au centre pénitentiaire pour hommes de Rennes. Elle a inclus tous les détenus nécessitant une consultation ophtalmologique. Les examens ont été réalisés avec l’appareil semi automatisé de Visionix le Vx650 combiné à l’Eye Refract par le personnel paramédical, non spécialisé en ophtalmologie. Un ophtalmologiste du CHU de Rennes a interprété la faisabilité de la procédure basée sur l’interprétation de divers tests visuels.
Résultats
96 patients, dont l'âge moyen était de 41 ans, ont participé à l’étude. La majorité consultait pour une baisse d'acuité visuelle. La faisabilité de la procédure a été évalué à environ 80%. Environ 2/3 des téléexpertises ont été validées sans consultation de contrôle. Environ 1/3 des patients a nécessité une nouvelle consultation.
Discussion
Dans cette étude, le taux élevé des consultations qui ont nécessité un 2ème examen en présentiel (environ 1/3) s’explique par les nombreux critères de convocation. Cependant l’utilisation des appareils connectés offrirait la possibilité d’une prise en charge à distance par un professionnel qualifié dans certaines situations, diminuant ainsi le nombre de patients nécessitant une consultation de contrôle.
Conclusion
Cette étude démontre l’efficacité de la télémédecine pour améliorer la santé visuelle des détenus, elle souligne l’importance de cette approche pour faciliter l’accès aux soins, particulièrement pour les populations vulnérables.
Les auteurs de l'étude n'ont déclaré aucun conflit d'intérêt.
Pour en savoir plus sur ce retour d'expérience, découvrir d'autres cas d'usages, et pour contribuer aux débats de fond sur la e-santé visuelle : participez à la Journée Nationale de la Téléophtalmologie !
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